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L'être relatif de Guylian Dai

De Guylian Dai
Editions Morrigane
Roman d'anticipation
210 pages

4ème de couverture :

Ilhan Jung, universitaire devenu amnésique, devra-t-il se dépouiller de sa raison au point que sa vie, tout à coup lumineusement privée d'avenir, renoue avec l'innocence fondamentale de son être ? Survivra-t-il à cette épreuve radicale de dépersonnalisation qui le destine à devenir cet être relatif si puissamment relié à la communauté humaine ? Qui a bien pu le désigner émissaire de cette gigantesque et écrasante mission auprès de la Présidente, dont les déterminations et la finalité lui échappent totalement ? Ilhan, comme mu par des forces dont il ignore tout, est ce colosse aux pieds d'argile projeté dans une quête initiatique stupéfiante, à l'issue bien incertaine.

Encore un livre du salon Saint-Maur en poche. Bientôt la fin de la liste:p J'ai été attiré par la couverture et le texte au dos, malgré les avertissements de l'auteur et de l'éditeur que c'était une écriture difficile, je me suis laissée séduire, habituée des lectures classiques, philosophiques et élaborées, je n'ai pas eu peur et je me sentais prête à relever le défi.

L'histoire :

On va suivre, dans un futur que je n'espère pas si proche ou possible, Ilhan, universitaire, dans un monde où même la dispense de connaissances est réglementée et surveillée. D'ailleurs tout y est contrôlé. On comprend dès le début qu'Ilhan oppose une sorte de résistance à son niveau, un cours à la « limite » de la légalité, la volonté de ne pas être connecté au monde actuel et repousser les limites de l'interdit. Le cadre est posé.

Alors qu'Ilhan et sa petite amie Alison se rendent à une conférence à laquelle il doit participer, il passe en mode manuel, malgré l'interdiction, et s'arrête pour prendre un auto-stoppeur, acte encore formellement interdit. S'en suit un accident après lequel Ilhan se réveille amnésique et seul, aucune trace d'autre victime de l'accident.

Malgré son amnésie, il est renvoyé chez lui sous surveillance connectée. Dans son téléphone, une seule information, « Contacter Eldred en cas de problème » Ainsi commence alors la quête de son identité et d'Alison. Mais ce qu'il trouvera au bout est bien plus important qu'il n'y paraît.

Mon avis :

L'idée de départ est plutôt intéressante et là où elle nous mène aussi d'ailleurs. La métamorphose d'un monde (que l'on connaît aujourd'hui due aux comportements de surconsommation) qui sous couvert de promesses d'amélioration, de solution, est proposée la mise en place d'un système limitant les libertés et accentuant la division du peuple.

Oui mais voilà, une histoire intéressante ne suffit pas, la façon de nous la raconter compte. Aussi l'histoire et le message qui veut être transmis sont enfouis sous la complexité de la langue utilisée. Un style plutôt difficile : entre les phrases complexes (au sens grammatical du terme), aux mots compliqués, empilés les uns à la suite des autres dans des phrases à rallonge atteignant souvent les 9 à 12 lignes, il faut réussir à dénouer le sens de ce que l'auteur a envie de nous dire. Peut-être est-ce clair dans son esprit, bien moins à l'écrit et du coup pour nous. C'est dommage parce que cette histoire risque de rester confidentielle, réservé à un public restreint qui est prêt à affronter cette écriture difficile. En bref, roman réservé à un public averti. Alors oui j'ai été avertie moi aussi...

Du coup on passe à côté de tout, les personnages, ne prennent pas de consistance, on n'a pas le temps de s'attacher, on les survole, parce qu'on passe plus de temps à lire les critiques du nouveau pouvoir en place, des différentes privations de liberté, les abus, le sur-connecté… Finalement c'est le nouveau pouvoir, le nouveau monde qui est le personnage principal, carrément « antipathique » en plus, donc clairement je n'ai pas accroché.

Je suis allée au bout de la lecture, je suis d'une nature curieuse, et je le répète le fond de l'histoire est pas mal. Je pense que si un message veut être transmis, il faut qu'il soit accessible, c'est dommage de passer à côté. Avoir un style soutenu, sans tomber de le sans style, c'est possible, pas besoin de faire des phrases comme celles-là.

4Alors la note, difficile à évaluer. Je dirais 4 pour l'histoire, mais pas plus car la lecture est trop pénible. En plus quelques fautes, typo et coquilles ont un peu gêné la lecture, ajouter des difficultés de ce genre, c'est pas cool. Les phrases sont déjà vraiment trop alambiquées.

Enfin à chacun de se faire son avis, moi le mien est fait.


Publié le 20 Aout 2017 à 11:10 par SandrineCK
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Commentaires
dominique Cle 25 aout 2017 • Répondre
bein en fait, comme je n'aime pas trop les histoires un peu trop compliquées et trop élaborées, je ne pense pas que ce livre m'interessera.
En tout cas ton analyse est bien faite . Bravo de l'avoir lu jusqu'au bout
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